Édition Spéciale Municipales 2026 – Dîner avec Pierre-Yves Bournazel

Édition Spéciale Municipales 2026 – Dîner avec Pierre-Yves Bournazel

Édition Spéciale Municipales 2026 – Dîner avec Pierre-Yves Bournazel, Jeudi 22 mai 2025

Article publié dans le Journal du Grand Paris le 23 mai 2025

 

Pierre-Yves Bournazel veut être « le maire de Paris qui porte le Grand Paris »

Lors d’un dîner-débat du Club des entreprises du Grand Paris, le 22 mai au Sénat, Pierre-Yves Bournazel (Horizons) a présenté les grands axes de son projet municipal. Au programme : économie budgétaire, propreté, logement équilibré, coopération métropolitaine et refonte de la gouvernance.

Pour Pierre-Yves Bournazel, conseiller du 18ᵉ arrondissement, ancien député et candidat à la mairie de Paris sous l’étiquette Horizons, l’heure est venue de « redonner un cap » à la Capitale. « Paris, c’est une promesse de liberté et d’avenir. Il faut qu’elle le reste », a-t-il déclaré, en ouverture d’un dîner-débat organisé le 22 mai au Sénat par le Club des entreprises du Grand Paris, présidé par Jacques Godron, en partenariat avec Le journal du Grand Paris.

Critique envers l’exécutif actuel, l’élu a dénoncé « une ville endettée à hauteur de 10 milliards d’euros, un service public dégradé et une bureaucratie hypertrophiée ».  Comme décrit récemment dans nos colonnes, il est revenu sur le plan d’économies d’un milliard d’euros sur la mandature qu’il entend mettre en œuvre, en s’attaquant notamment à « l’absentéisme massif », aux voitures de fonction, aux « jetons de présence » des élus et au journal municipal papier qu’il juge inutile. « Il faut remettre la culture du résultat au cœur de l’administration parisienne ».

C’est également dans l’espace public que le candidat entend marquer une rupture. « Remettre Paris en ordre, c’est d’abord la rendre propre ». Il prône ainsi la privatisation de la collecte des ordures, le renforcement du balayage, la création de brigades d’intervention ou le recours à la vidéo-verbalisation et aux travaux d’intérêt général pour sanctionner les incivilités. « On ne peut plus accepter que des barrières soient installées trois semaines avant un chantier et laissées là des mois après », lâche-t-il, fustigeant une ville « chaotique » et « mal coordonnée ». Même volonté de pragmatisme en matière de sécurité, avec la création d’une « vraie police municipale » active 24h/24h, patrouilles à pied ou à vélo, armement progressif des agents « pour qu’ils puissent se protéger face à des trafiquants eux-mêmes armés ».

En matière de logement, Pierre-Yves Bournazel entend défendre une ligne d’équilibre. « Il faut sortir de la caricature entre ceux qui ne veulent plus rien faire et ceux qui veulent tout faire ». Il souhaite, dans cet esprit, réserver une majorité des logements sociaux aux catégories dites « essentielles » : enseignants, soignants, policiers, commerçants. Il promet également la fin des préemptions massives dans le parc privé, sauf en cas d’insalubrité. Il préfère concentrer les fonds publics sur la rénovation du parc existant et la création d’un fonds métropolitain pour le logement. « Je suis prêt, en tant que maire de Paris, à financer des projets hors de Paris. Parce que le logement, c’est une question métropolitaine ».

Renforcer les coopérations de proximité

« Il faut des personnalités capables de lancer le Grand Paris pour de bon », estime-t-il au sujet de la Métropole. Et de dépeindre une métropole « dotée de réels pouvoirs en matière d’urbanisme, de planification écologique, de transports ou de logement ». « La mairie de Paris doit sortir de son confort intra-périphérique. Le prochain maire doit être le maire du Grand Paris ». Il plaide pour une gouvernance coopérative, une stratégie commune sur les écoquartiers, la mobilité ou la logistique, et s’engage à renforcer les coopérations de proximité, arrondissement par arrondissement, avec les communes limitrophes. Plutôt favorable à la réforme de la loi PLM, en cours au Parlement, pour un scrutin « plus démocratique », il regrette toutefois que cette proposition de loi ait été conçue sans concertation, ni prise en compte de la nécessité de rééquilibrer les compétences entre mairies centrale et d’arrondissements.

Attaché à la proximité, il propose aussi de « redonner de la voix aux maires d’arrondissement » et de digitaliser l’utilisation des équipements publics pour mieux les mutualiser, notamment à destination des jeunes et des associations sportives. « Il y a des bâtiments municipaux libres qu’on peut ouvrir, des créneaux disponibles qu’on peut redistribuer. On va rendre les services publics plus performants, notamment grâce à la numérisation ».

Moins de hiérarchie à l’Hôtel de Ville

Il annonce également un changement de culture à l’Hôtel de Ville : moins de hiérarchie, plus de transversalité. « A New York, le maire travaille dans un open space avec ses collaborateurs. A Paris, certains adjoints ne voient pas la maire en tête-à-tête pendant cinq ans ».

Au-delà des clivages, Pierre-Yves Bournazel revendique son indépendance et la volonté d’« assainir » le débat municipal. Avant d’égratigner à la fois Anne Hidalgo, qu’il accuse de « gouverner dans le déni », et Rachida Dati, qu’il décrit comme « dans la revanche ». « Moi, je veux construire. Pas démolir ».